Réunion de rentrée

Nourrir le débat climatique et réunir les générations

Jour après jour nous sommes témoins du changement climatique et de ses conséquences: succession de canicules sans précédent, sécheresse dans la plupart des régions mais aussi tornades et inondations, feux de forêts « monstrueux », dégradation rapide de la biodiversité terrestre comme marine.

Ces événements ne sont plus réservés aux seuls pays du sud, mais touchent l’Europe y compris dans des régions naguère épargnées, ce qui donne lieu à des actions témoignant de la réalité de la solidarité européenne.

Mieuxque jamais nous comprenons que notre modèle de développement industriel a touché ses limites et que nous n’avons pas mesuré les conséquences multiples de l’inertie de nos politiques face à l’ampleur des défis à relever.

Aujourd’hui, les événements météorologiques hors normes, la raréfaction des ressources en eau, les pertes agricoles nous conduisent à adopter un modèle fondé sur la « sobriété ». En outre, nous avons compris les dimensions géoéconomiques et géopolitiques des dérèglements climatiques et qu’il y a urgence à transformer notre système en profondeur, puisqu’il est manifestement insoutenable.

Le 28 juillet 2022, « Jour du dépassement de la Terre », l'humanité avait consommé toutes les ressources naturelles que la planète est capable de régénérer au cours d’une année. Cela aurait été dès le 5 mai, si le monde entier consommait au niveau des Français ! ( Cf. Global Footprint Network, 2022).   Ainsi, 55% de la biocapacité de la Terre sont affectés à l’alimentation de l’humanité qui est notre première activité et la plus essentielle; de surcroît, elle est la plus contributrice en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES).

Sachant que nos régimes alimentaires ont des impacts en GES très divers selon les produits et les modes de préparation, nous allons devoir les adapter à ces paramètres ; nos habitudes culinaires vont donc évoluer et les productions agricoles en premier lieu : nouvelles cultures résistantes au manque d’eau, réduction de la part de l’élevage dans les activités agricoles, recherche de nouvelles sources de protéines …

Alors que, partout dans le monde, les effets du changement climatique impactent déjà la productivité agricole et celle de la pêche, en exacerbant les problèmes de sécurité alimentaire( GIEC, 2022 ), près d’un tiers de la nourriture produite dans le monde se trouve gaspillé tout au long de la chaine alimentaire: 14% de la récolte et lors de la transformation (selon la FAO 2019), et 17% lors de la distribution et de la consommation (selon UNEP, 2021).

En France, cela represente près de 30 kg de gaspillage alimentaire par personne et par an, dont 7 kg de produits non consommés et jetés dans leur emballage: soit 3 % des émissions nationales de GES selon l’ADEME.